Pierre marcassite

La pyrite et la marcassite sont très similaires car elles ont la même composition, la même dureté, la même apparence et proviennent des mêmes gisements. Seule leur structure diffère, la pyrite étant plus stable que la marcassite. Leurs noms ont des origines étymologiques différentes, l’un faisant référence à une province persane tandis que l’autre vient du mot “feu” en grec ancien. La marcassite est de couleur jaune-bronze pâle, gris-jaune cuivré et opaque, et crée des inclusions caractéristiques dans d’autres minéraux, tels que le lapis-lazuli, ce qui rend chaque spécimen unique. Composée de sulfure ferrique, elle se trouve dans les roches sédimentaires comme la craie et les roches carbonées comme la houille. Elle se forme lors de la diagénèse, un processus chimique qui transforme les sédiments en roches, dans un milieu privé d’air et en présence d’hydrogène sulfuré. Pour que ce processus se produise, la température doit être faible ou modérée. Les oxydes de fer présents dans la roche sont d’abord transformés en sulfure ferrique, puis en disulfure ferrique.

Le pH du milieu dans lequel la diagénèse a lieu est déterminant : un pH alcalin favorise la formation de pyrite, tandis qu’un pH neutre ou acide favorise la formation de marcassite. Cette dernière est instable au contact de l’air et très sensible à l’humidité, ce qui entraîne inévitablement une altération des échantillons de marcassite, les transformant en sulfate ferrique et en acide sulfurique. Pour ralentir ce phénomène, il est possible d’appliquer un vernis spécifique sur l’échantillon, mais cela ne fait que retarder le processus. Les spécialistes en minéralogie, dont les collections sont anciennes, ont observé que cette réaction chimique altère également les boîtes et les étiquettes exposées près des minéraux dégradés en sulfate.

La pierre marcassite peut être trouvée sous forme de nodules, de boudins ou de rognons mamelonnés, qui sont enveloppés par un chapeau de fer en goethite, résultant d’un phénomène d’oxydation. Parfois, l’altération est si importante qu’un phénomène de pseudomorphose apparaît, la goethite se substituant entièrement à la marcassite. Si les nodules sont fragmentés, ils laissent apparaître un agrégat de cristaux en aiguilles organisés en rayons (structure fibroradiée) qui a un éclat blanc d’étain, mais qui ternit rapidement au contact de l’air. Il est rare de rencontrer la pierre sous forme de cristaux isolés, mais lorsqu’elle l’est, elle présente un éclat métallique argenté et son aspect est tabulaire et allongé, plus rarement prismatique. Les cristaux forment un ensemble complexe de macles multiples dont la disposition est dite en “crête de coq” ou “pointes de flèche”, avec d’autres cristaux plus minces se plaquant de manière parallèle sur ces macles.

Les principaux gisements de la pierre marcassite se trouvent en Amérique du Sud et centrale (Pérou, Bolivie, Mexique), en Europe (Espagne, Roumanie, Suède) et aux États-Unis. Autrefois, sa richesse en disulfure ferrique en faisait un élément essentiel pour la production d’acide sulfurique.